BasseCréateurs

Antoine Brochot retrace les moments clés de sa carrière de contrebassiste

Quand le hasard fait bien les choses

Pour Antoine Brochot, la découverte de la basse puis de la contrebasse s’est faite un peu par hasard. Il me raconte que plus jeune, il voulait se différencier de tous ceux qui se ruaient sur la guitare. Lui, ce qui l’a attiré, c’est la basse électrique. Plus discrète et en retrait, elle éveilla sa curiosité et de manière générale, correspondait davantage avec sa personnalité. Il débuta donc la pratique de cet instrument à l’âge de 13 ans avec un prof particulier, “sans pression” me dit-il.  

Sa rencontre avec la contrebasse se fera à l’âge de ses 18 ans, un pivot dans sa vie de musicien. “Cet instrument m’a ouvert la voie à un éventail plus large de musiques, ça a été une évolution parallèle avec celle de mes goûts musicaux”.

Trouver du sens à la pratique musicale

Après 5 ans de cours de basse électrique avec son prof particulier, Antoine Brochot décide de se tourner vers le Conservatoire. Ce professeur en question lui a ouvert de nombreuses portes m’avoue-t-il.

« Ce prof avait une approche de la musique super fun et intuitive. J’ai rapidement joué en groupe. Il m’a donné une trajectoire donc ce fut une évidence pour moi de poursuivre ma passion au plus haut niveau ».

Cette pédagogie, centrée sur l’intérêt de l’élève, Antoine Brochot l’applique également auprès de ses propres élèves. “J’oriente mes cours en fonction des envies de mes élèves, j’enseigne la musique par le prisme de leurs priorités et de leurs goûts musicaux”.

Antoine Brochot par Éléonore Simon.

© Éléonore Simon

Professeur le jour, musicien de scène le soir

Antoine a commencé à enseigner très tôt, à l’âge de 17 ans, en donnant des cours à des potes de potes, “complètement à l’arrache”, me confesse-t-il en souriant.

Avec l’expérience, mes aptitudes en tant que professeur ont évolué en même temps que ma pratique de musicien de scène”.

Depuis ce jour, il n’a cessé d’enseigner jusqu’à obtenir un master en pédagogie option jazz à la Haute École de Musique de Lausanne (Suisse). Et c’est un concept auquel il tient : il est tout autant professeur de musique que musicien de scène avec notamment son projet Antoine Brochot Trio. “Ce sont deux fonctions très complémentaires finalement” m’explique-t-il avec enthousiasme.

Suivez les dernières actus d’Antoine Brochot sur sa page Facebook et sa chaîne YouTube

Débuter à la contrebasse avec Antoine Brochot

Ayant des élèves de 6 à 63 ans, Antoine Brochot s’adapte à tous types de profils. Lorsque je lui demande quelle est l’erreur la plus commune qu’il constate chez les contrebassistes débutants, sa réponse ne m’étonne pas : 

La contrebasse est un instrument très imposant. Au début, il est difficile de se placer et se mouvoir avec. La prise en main est encore moins évidente. Cette difficulté renvoie néanmoins à ce qui fait la particularité de la contrebasse : l’aspect corporel, vibratoire et de proximité. Son exigence est aussi sa force.

Antoine Brochot par Simon Gardaix

© Simon Gardaix

Ses conseils pour une motivation à toute épreuve 

Avec la crise du covid, les temps sont durs pour les musiciens professionnels. Le contexte est malheureusement propice au découragement et à la remise en question. Ce qui permet à Antoine de maintenir le cap, c’est l’envie inlassable et permanente de progresser sur son instrument.

La musique est un travail qui récompense lorsqu’on s’investit.

Il m’explique ensuite que les résultats viennent à proportion de l’investissement. La clé, c’est la régularité. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’il y a tout un tas de cheminements mentaux et autres mécanismes à prendre en compte dans l’apprentissage comme la kinesthésie (perception consciente de la position et des mouvements des différentes parties du corps).

« C’est un bonheur exponentiel, plus j’ai de moyens de m’exprimer (du vocabulaire de techniques), plus je suis heureux de jouer et de partager. C’est une bulle de liberté qui grossit sans limites, et c’est super satisfaisant ».

S’exercer seul sur son instrument, c’est pas forcément évident. L’autodiscipline est de mise et la motivation peine parfois à se manifester. Pour Antoine Brochot, collaborer contribue largement à l’épanouissement du musicien.

Antoine Brochot par Simon Gardaix

© Simon Gardaix

“Construire des projets avec des gens, composer, se renouveler et collaborer de manière générale. Tout cela permet d’avoir un regard critique sur soi-même, évolutif, stimulant et ne pas se reposer sur ses acquis”.

Sa méthode pour transcrire un morceau 

Avant toute chose, il écoute longuement le morceau en question. Puis le processus se déroule en 3 étapes : 

  1. Chanter le morceau
  2. Le jouer
  3. L’écrire progressivement

Antoine m’explique que sa méthode est très fragmentée. Il décortique la chanson par petits bouts, sur 4 mesures par exemple. Il m’avoue également que passer par l’étape du chant le motive tout au long du processus.

Et la rencontre avec Jellynote ?

Devenir Créateur sur Jellynote est un honneur pour Antoine Brochot.

« Je prends ce rôle très au sérieux. J’essaie de fournir uniquement des partitions d’excellente qualité et je n’hésite pas à faire un effort particulier sur la mise en page et la présentation. Mon objectif : proposer uniquement des nouvelles créations ». 

Antoine Brochot, à propos de Jellynote

On ne peut que s’en réjouir.

Retrouvez les partitions d’Antoine Brochot sur Jellynote.

   

28 articles

À propos de l'auteur
Amy est à la fois music nerd et DIY artist. Funambule du son, c’est avec ses guitares et ses pédales d’effets qu’elle comble tous ses élans créatifs. Elle mène un projet musical avec son frère à la recherche de contrées musicales encore inexplorées - mêlant shoegaze, dream pop et electronica. Ses guitar heroes : King Krule, Robin Guthrie (Cocteau Twins), Kevin Shields (mbv), Alex Scally (Beach House), Mitski, Adrianne Lenker (Big Thief) et Thurston Moore (Sonic Youth).
Articles
Articles similaires
CréateursPiano

Tom Rinaudo, parcours d'un pianiste aux mille et une facettes

CréateursGuitare

Sylvain Streiff, la musique comme ouverture sur le monde

BasseCréateurs

Tim Verdesca révèle ses secrets pour progresser vite à la basse électrique

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *